Depuis toujours, la Guyane est bien connue pour être une terre de nature et d’aventure où les bagnes ont largement marqué l’histoire de cette région. Pour les amateurs de randonnées, des sentiers aménagés permettent de découvrir bon nombre de vestiges tout en explorant de manière sécurisée la forêt amazonienne. Pour les plus téméraires, certains sites sont accessibles seulement en pirogue ou … en canoë-kayak, comme l’île aux Lépreux dans l’Ouest du territoire.
C’est sur le fleuve Maroni, à Saint-Laurent-du-Maroni, que se trouve ce petit coin de paradis. Pour sûr, cette petite île en séduira plus d’un par son charme et sa flore sauvage. Dans cet article de blog, vous trouverez toutes les infos pratiques pour réaliser cette balade à l’île aux Lépreux par vous-même et le résumé de cette journée.
Prêt pour la découverte ?
L’île aux Lépreux en canoë Kayak
– Saint-Laurent-du-Maroni –
Trouver un hébergement à Saint-Laurent-du-Maroni
1,3 km A/R – Soit 35 minutes environ
Carte du parcours pour rejoindre l’Île aux Lépreux
8H. En règle générale, lorsque nous partons pour une excursion en canoë-kayak avec les loulous, nous checkons la veille les horaires des marées pour éviter les mauvaises surprises. Cette fois-ci, nous sommes partis sur un coup de tête. En même temps, quand on a vu ce matin-là que le temps était parfait (ça change des habituelles averses), ni une, ni deux, on a chargé le matériel dans la voiture et on est parti sur les chapeaux de roues.
Arrivés sur place, nous avons descendu le canoë-kayak sur la petite plage près de la Goélette. La marée était basse ce qui fait qu’on a pataugé dans la vase avant d’avoir un peu de fond pour ramer. Mais rien d’insurmontable, je vous rassure ! J’aime venir ici au petit matin, le va-et-vient des pirogues sur le fleuve est particulièrement envoutant. Au loin, on peut apercevoir l’effervescence sur les berges surinamaises. Vivement qu’ils rouvrent les frontières, avec un peu de chance, on pourra visiter ce pays avant notre départ pour la métropole …
Pour rejoindre l’île aux Lépreux, rien de bien compliqué : au départ de la plage de la Goélette, on longe le littoral par la gauche et quand vous verrez la petite île, il faut traverser le fleuve. Néanmoins, quelques précautions s’imposent :
1/ Faites attention aux courants ! Certains jours, il peut-être plus fort et vous aurez l’impression de stagner sur place.
2/ Sur cette portion, les pirogues passent assez souvent. En général, ils ralentissent quand ils vous voient mais au cas où, on vous conseille de bien prendre les vagues de face pour éviter de vous retourner. Et biensur, on s’équipe avec son gilet de sauvetage. La sécurité d’abord …
Les enfants sont ravis de cette expédition sur le fleuve, encore plus quand il y a du remous. Personnellement, je préfère quand l’eau est d’un calme olympien. C’est plus facile pour ramer et on peut admirer le paysage tranquillement tout en prenant notre temps. Si vous partez comme nous à marée basse, le mieux est d’accoster après la plage sur le rivage en pierre. Sinon, à marée haute il n’y a pas de soucis pour débarquer par la plage. Pensez à bien mettre en hauteur votre canoë-kayak si vous arrivez à marée basse, ça serait dommage de rester coincés, même s’il y a de quoi se mettre à l’abri sur place …
Et oui, est ce que je vous ai dit que cette petite île abrite plusieurs carbets ? Non loin d’eux, il y a même un coin pour lancer un barbecue si vous amenez vos grilles. C’est l’endroit idéal pour passer la journée entre amis et poser son hamac pour la nuit. Le cadre est tellement sympa en plus ! Pour info, il est possible de faire la traversée en pirogue si vous n’êtes pas chaud pour y aller en canoë-kayak.
L’île aux Lépreux n’est pas très grande : en 10 minutes, vous avez vite fait le tour. Il y a la “grande” plage de sable blond à l’avant ainsi qu’une toute petite crique à l’arrière si vous recherchez plus d’intimité. Pour le reste, les carbets et les vestiges du passé recouvrent le reste de l’île. Entendez par là les restes d’une ancienne voie ferrée !
Pour la petite histoire, Saint-Laurent-du-Maroni était la capitale du Bagne. À cette époque, l’île aux Lépreux accueillait les bagnards atteints de la lèpre. Vous vous doutez bien que les conditions sanitaires étaient plus que déplorables. Associés au climat tropical, cela entrainaient la propagation de nombreuses maladies telles que la lèpre. Pour éviter les épidémies, ils étaient alors isolés sur cet îlot. Plus de 300 furent mis en quarantaine sur ce petit bout de terre isolé. Tous les matins, une embarcation balançait sur la berge de la nourriture pour éviter tout contact. Ils étaient totalement livrés à eux-mêmes. Les lépreux se lancèrent alors dans la construction de canots de fortune qu’ils immergeaient le jour et la nuit, ils se rendaient dans les bouges chinois pour échanger du tafia contre de la nourriture. Certains proposaient de faire la traversée vers la Guyane hollandaise mais très peu arrivaient à se faire la belle, repris par l’Administration Pénitentiaire (A.P) Par la suite, un pont fut construit pour relier l’île au quartier Saint-Louis. De nos jours, les anciens abris pour lépreux sont devenus des carbets pour poser son hamac.
Si le coeur vous en dit, il est possible de vous baigner depuis la grande plage. Restez près du bord pour éviter d’être pris dans le courant. La couleur de l’eau est caractéristique des cours d’eau de l’Amazonie, chargés en limons. La température de l’eau est plutôt bonne … De mon côté, je préfère juste me tremper les pieds. J’aime bien voir dans quoi je me baigne et puis faut dire que depuis que je suis tombée sur ce blog où on y voit un anaconda dans l’eau, l’envie m’a un peu passé ! Moi trouillarde ? Ça dépend pour quoi ;)
Si vous voulez rallonger la balade, il est également possible faire le tour de l’île en canoë-kayak.
L’île aux Lépreux en pratique
• Détails du parcours : 1,3 km A/R – durée totale : 35 environ – Niveau : facile. Le départ se fait depuis la Pointe Balaté entre la Goélette et le club CCKM, on remonte le littoral sur la gauche et on traverse le Maroni pour rejoindre la petite île. Attention aux horaires des marées pour accoster sur l’île (à marée haute directement sur la plage, à marée basse sur les rochers) pour éviter de vous retourner. Certains font même la traversée à la nage, dans ce cas, il faut y aller à l’étale (moment entre deux marées où le courant est nul). Par contre, il faut être un très bon nageur !
• Où louer un canoë-kayak : Si vous n’êtes pas équipés en canoë-kayak, on vous conseille d’en louer un au club CCKM de Saint-Laurent du Maroni. Le tarif est de 15€ la demi-journée pour un adulte et 20€ la journée. Pour les mineurs, c’est 10€ et 15€. Il est également possible d’explorer l’île aux Lépreux avec un moniteur breveté, pour plus de renseignements, contacter le 06 94 38 98 37.
• Nos conseils pour réussir sa sortie en canoë-kayak : sachez qu’une balade en canoë-kayak ne s’improvise pas au dernier moment ! Il faut un minimum d’organisation et de préparation surtout pour une journée en plein air et sur l’eau car les conditions de navigation peuvent vite changer. Tout d’abord, au moins la veille :
– Il faut consulter la météo : site météorologique pour Saint-Laurent-du-Maroni. Attention, la météo n’est pas la même sur terre et sur mer/fleuve !
– Jeter un oeil à la prévision des vents : Windfinder.
– Et s’informer des marées : l’idéal est de partir à la bonne marée soit à marée haute pour éviter la vase présente sur une partie du littoral. Nous regardons sur ces deux sites : SHOM au dégrad de Cannes et Cabaigne avec les horaires des marées de Saint-Laurent-du-Maroni.
• Matériels indispensables : forcément un canoë-kayak, des pagaies et des gilets de sauvetage. Le portable dans une pochette étanche pour alerter les secours au cas où, une trousse à pharmacie de 1er secours, de l’eau (au moins 1L / personne), un casse-croute, crème solaire, une lotion anti-moustique (à emporter car perso, on en a pas eu besoin), un poncho ou kway en cas de pluie (mais si vous avez regardé la météo, normalement, vous en aurez pas besoin !), une serviette de bain pour le retour avec rechange que vous laisserez dans la voiture, une petite lampe (on en emporte toujours une au cas où), la machette mais ce n’est pas indispensable, l’appareil photo / GoPro. Tout ceci sera rangé dans une touque ou un sac étanche de kayak. On sauvegarde toujours une carte sur notre téléphone. Sur soi : maillot de bain, tee-shirt / short et chaussure aquatique, casquette / lunette de soleil.
• À savoir : Lorsque vous partez en balade, pensez à avertir un proche de votre destination. Et surtout, ramenez tous vos déchets avec vous ! Pour ça, n’oubliez pas de prendre un sac pour les collecter et pourquoi pas, en ramasser si vous en voyez … Il y a affluence les week-end et pendant les vacances scolaires.
On espère que cet article vous aura donné envie de tenter la balade à votre tour,
En attendant, n’hésitez pas à commenter, partager ou épingler sur Pinterest.
A très bientôt sur le blog,
La famille Ti’ Piment