GUYANE – Sortie pirogue jusqu’au saut Hermina depuis Apatou

Envie d’évasion, de voyage hors du temps et d’un brin d’aventure au beau milieu de l’Amazonie ? On vous donne rendez-vous à Apatou dans l’Ouest de la Guyane ! Située à 75 km au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, en bordure du Maroni et du Suriname, Apatou est depuis 2010 la toute dernière commune accessible par la route goudronnée de St. Jean. Auparavant, il y avait 2H de pirogue pour faire le trajet entre ces deux villes !

Mi-septembre, on s’est retrouvé avec deux autres familles à l’Office de tourisme d’Apatou pour faire une sortie pirogue jusqu’au saut Hermina, puis découverte de plats locaux dans un restaurant du coin. Un super moment qu’on est pas prêt d’oublier ! Comme toujours, la Guyane est une région qui nous réserve de belles surprises … Dans cet article de blog, on partage cette expérience inoubliable sur le fleuve Maroni.

GUYANE
Apatou et le saut Hermina en pirogue

Trouver un logement près d’Apatou

9H15. Départ de Saint-Laurent-du-Maroni pour rejoindre la ville d’Apatou où nous attend Cho notre piroguier. Il faut compter une bonne heure de route pour faire le trajet, le paysage forestier qui défile sous nos yeux est à couper le souffle. Abattis, sol de latérite rouge, forêt à perte de vue, bois canon par centaine … La végétation est partout, c’est sauvage et authentique à la fois, on adore ! Par moment, nous sommes chahutés dans tous les sens car la route bétonnée est déjà bien abimée en 10 ans mais qu’importe, cette impression de « bout du monde » lui confère un charme fou.

10H15. Nous voilà arrivés à l’office de tourisme d’Apatou. Le temps de préparer nos affaires, de se tartiner de crème solaire, d’enfiler nos chaussures aquatiques et nos gilets de sauvetages, notre piroguier est pile à l’heure devant le degrad avec sa pirogue. Les enfants sont surexcités, petite photo de groupe avant de nous répartir de manière équilibrée dans l’embarcation et nous voilà partis sur le Maroni pour 20 minutes de navigation jusqu’au saut Hermina.

Notre première traversée en pirogue nous a laissé des étoiles plein les yeux. Pour tout vous dire, on a même pas vu le temps passer ! C’était un peu comme si on partait à l’aventure … Petits et grands n’en perdaient pas une miette, le panorama sur le fleuve et la frontière du Suriname était plutôt canon, il faut bien l’avouer. Certains arbres étaient en fleurs colorant le paysage bien verdoyant par petite touche de blanc, de jaune ou de rose. J’ouvrais grand les yeux à la recherche du moindre animal, caïman, serpent, oiseau, singe sur la rive … Mais nous n’avons rien croisé. En même temps à cette heure-là, il fait déjà bien chaud.

Le piroguier sait ce qu’il fait, ce métier ne s’invente pas. C’est un peu comme s’il lisait une carte du fleuve : couleur de l’eau, reflets … Ici, les rapides peuvent vite vous retourner, sans oublier les hauts-fonds plus ou moins bas suivant les saisons. Les yeux braqués sur les remous du fleuve, Cho observe le moindre signe de son acolyte posté à la proue. Avec son moteur de 75 chevaux, il survole tous les jours les eaux vives du Maroni. Ne vous fiez pas aux apparences, c’est un métier dangereux où il faut avoir des nerfs d’acier. Total respect !

Nous avons remonté le Maroni en longeant une partie de la rive française puis en slalomant entre les rochers. Comme on est en saison sèche, le fleuve est calme ce qui facilite la traversée. Un petit bout de terre a commencé à se dessiner au loin, cerné par les eaux troubles et vives des rapides. Bienvenue à l’Île Hermina qui marque le début du saut Hermina.

Après avoir accosté, Cho nous conduit sur un petit sentier qui mène à quelques aménagements mis en place en 2014 : un immense carbet pour accrocher des hamacs, des tables de pique-nique pour manger et un panneau d’information … C’est l’endroit parfait pour passer l’après-midi en famille ou entre amis. Attention, il n’y a ni toilette ni poubelle. Donc veillez bien à ramener vos déchets avec vous afin de ne pas polluer le site, merci !

Pour se baigner au Saut Hermina, il faut dépasser l’immense carbet et descendre jusqu’au bord de l’eau au niveau des rapides. Là, une plage de roche lisse permet de se glisser dans l’eau facilement pour faire trempette sans danger (à droite vers l’arbre). Prenez quand même garde au courant qui peut être important si vous vous baignez au milieu de la cuvette, surtout si vous avez des enfants. Personnellement, on a fait le choix de leur laisser les gilets de sauvetage au cas où même s’ils étaient sous notre surveillance.

En tout cas, ce bain d’une heure était plus que bienvenue sous ce soleil de plomb. L’eau était un peu fraiche mais bien agréable en cette saison. Pour ceux qui nous ont posé la question, pas de « bébêtes » dans l’eau seulement quelques petits poissons et nous étions sous l’oeil attentif du piroguier qui nous a indiqué où on pouvait se baigner en sécurité.

Après la trempette, on est redescendus en aval du fleuve direction Apatou. D’habitude, Cho le piroguier propose la visite de « campoes » et d’abattis dans cette prestation mais en raison du COVID, ce n’est pas prévu au programme. Ces villages bushinengués sont éloignés de la ville et n’ont aucun cas depuis des mois, il serait imprudent de s’y rendre …

Du coup, il nous propose de prolonger la balade en pirogue en longeant une bonne partie de la rive française et de bifurquer à une petite embouchure. Le niveau de la rivière est plus bas mais on peut voir une petite plage de sable blanc et avec un peu de chance, tomber sur des animaux. Manque de bol, nous n’avons rien vu mais ce crochet au coeur de la forêt amazonienne était bien sympa. On s’attendait à tout moment à voir surgir un anaconda !

De retour sur Apatou, nous avons croisé des kayakistes qui faisaient le même trajet. On s’est noté dans un coin de la tête de refaire cette sortie avec notre canoë-kayak, peut-être pas jusqu’au Saut Hermina car cela fait une belle trotte et qu’on ne voudrait pas se faire emporter par les rapides, mais tout du moins, longer une partie de la rive en amont et en aval. Ça pourrait être sympa !

Dernière photo des loulous devant la pirogue traditionnelle. Il est déjà 12H30, les ventres gargouillent, il est temps d’aller manger un bout au resto du coin …

C’est à Mawina Chouti au village Maïman que nous avons réservé une table pour midi. Le propriétaire nous a concocté des plats locaux comme du cochon bois, du poisson acoupa et du poulet grillé accompagnés de légumes péyis (haricots longs, bananes frits et riz). La vue sur le Maroni est superbe, on ne se lasse pas de regarder le paysage depuis le carbet où nous nous trouvons.

En tout cas, on vous recommande cette adresse gourmande, l’accueil est agréable et on y mange bien. Sans compter qu’on peut également accrocher son hamac dans l’un des 4 carbets, se baigner dans le Maroni à marée basse et faire une balade en forêt avec Harold, le propriétaire. Il peut même vous organiser une sortie en pirogue (c’est lui qui nous a conseillé Cho pour se rendre au Saut Hermina).

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A très vite sur le blog,

Marjo & Nico