La Désirade, une île où il fait bon vivre … Et pas qu’un peu !
En octobre dernier, nous sommes partis 3 semaines dans les Antilles pour découvrir la Guadeloupe. Une destination qui me tenait réellement à coeur puisqu’on avait pas pu y aller il y a quelques années, lorsqu’on vivait en Martinique. Comme vous vous en doutez, ce moment je l’attendais avec impatience et je n’ai pas été déçu du voyage !
Ce que j’ai le plus aimé ? C’est certainement son archipel avec tous ces petits bouts de terre à l’identité bien marquée qui émergent autour de la Guadeloupe. Marie-Galante, Les Saintes (que nous n’avons pas fait à cause de l’ouragan), Petite Terre ou encore la Désirade … Aujourd’hui, je vais m’attarder sur cette dernière et vous raconter notre journée pour vous donner quelques pistes pour votre prochaine excursion sur cette île de pêcheurs.
Sommaire
La Désirade, un havre de paix loin du tourisme de masse
7H30 du matin. Par chance, le temps est au beau fixe lorsque nous arrivons à la marina de Saint-François. L’ Archipel I est déjà ancré dans le port, les moteurs rugissent déjà, le départ est imminent. La veille, nous avons acheté nos billets au comptoir et loué une voiture pour être totalement indépendant. D’ailleurs si c’était à refaire, on prendrait un scooter plutôt qu’une voiture, moins cher et plus fun pour découvrir l’ile sur une journée.
Cap vers la Désirade. La traversée est houleuse et malgré les stabilisateurs, nous sommes ballotés dans tous les sens. Je me réfugie à l’intérieur de la salle climatisée pour subir les 45 minutes de trajet. A travers la vitre, j’aperçois la Pointe des Châteaux qui s’éloigne de plus en plus pour ne former qu’une ombre à l’horizon. Moins d’une heure après, Nicolas me tapote l’épaule et m’informe que l’on est enfin arrivé.
Bienvenue à la Désirade ! C’est avec soulagement et le pas tremblant, que je débarque dans le port de Beauséjour. Nous avons laissé notre voiture de location sur le parking pour attraper notre ferry à temps. En voyant les bateaux colorés et les cocotiers qui nous accueillent à bras ouvert, on se dit qu’on a bien fait de venir une journée ici.
Les rares habitants que nous croisons nous adressent des sourires sincères et chaleureux. Tout est si calme et tranquille qu’on est tout de suite dépaysé. On a l’impression que le temps s’est arrêté pour ne garder que le meilleur. Tandis que Nico s’occupe de réceptionner la voiture de location, je m’attarde quelques instants pour récupérer un plan à l’office du tourisme. Tiens, saviez vous que Petite-Terre était rattaché à cette île ?
× LA DÉSIRADE, SAUVAGE ET PRÉSERVÉE
Il faut savoir que la Désirade a choisi de s’orienter dans l’écotourisme afin de protéger la flore et la faune présente sur l’île. Agée de 150 millions d’années, cette réserve naturelle géologique possède des paysages qui lui sont propres : le grand plateau central appelé, plateau de la Montagne, culmine à plus de 275 mètres. Le nord est donc plus sauvage : il y a des falaises immenses, une végétation sèche mais néanmoins riche et des roches volcaniques. Au sud, on est plutôt sur la partie habitée avec ses magnifiques plages et l’unique route bétonnée qui traverse tout le le littoral sud. Il existe toutefois une piste en pierre et terre battus au dessus du Plateau, accessible qu’en 4×4 et interdite par mauvais temps. C’est la “Route de la Montagne” d’une longueur de 10 km, elle part depuis Beauséjour et emprunte une partie du chemin qui mène à la Chapelle du Calvaire. Sur la droite, elle monte vers des points de vue à couper le souffle notamment au parc à éolienne près du Morne Souffleur. A gauche, le Chemin des Lataniers conduit quand à lui au lieu-dit Les Galets.
— A l’extrême sud de l’île
Comme nous avons une petite voiture de location et que l’ouragan Maria a pas mal abimé la piste, nous décidons de ne pas monter là-haut. Direction la Pointe des Colibris au sud pour une vue d’ensemble sur le haut plateau. L’île est vraiment petite, en moins de 15 minutes nous avons rejoint la Stèle et la Tranchée des Canons.
Tout nous laisse penser qu’on est sur une île perdue au milieu de l’océan. Cerné par les iguanes, on pourrait presque se croire dans Jurassik Park. Ils sont partout : sur les routes, cachés dans les arbres, sur les plages … Faites attention lorsque que vous roulez, levez le pied ! Au loin, la plage des Galets se détache dans ce contraste vert détonnant.
— Sur les plus hauts sommets
Autre point de vue qui vaut largement le détour : celui de la Chapelle du Calvaire. Construite en 1905 sur les hauteurs de Beauséjour, elle culmine à plus de 200 mètres dévoilant alors un magnifique panorama sur les îles qui lui font face ainsi que sur le bourg. La petite chapelle bleu et blanche rappelle la Méditerranée. L’eau est d’une couleur envoutante, entre le bleu lagon et turquoise. Tout est silencieux, le vent joue avec les feuilles nous offrant un bref moment de répit face à cette chaleur écrasante.
On tient néanmoins à préciser que cet endroit porte bien son nom : autant, en Martinique on se plaignait de la route qui menait à l’anse Couleuvre. Mais celle-ci bat tous les records ! La route de la Coulée du Grand Nord est extrêmement raide, la voiture a eu du mal à monter alors imaginez en scooter, c’est carrément mission impossible. Les plus courageux pourront y aller à pied, “Le chemin de Croix” prendra alors tout son sens …
— Se laisser porter sur les plages du littoral
En quittant Beauséjour pour rejoindre le Nord de l’île par la RD207, nous passons devant le Jardin Botanique du Désert. Malheureusement fermé en basse saison (à moins d’appeler avant pour une visite sur rendez-vous), ce jardin privé de 5000 m2 est tenu par deux amoureux de cactés et de succulentes.
Nous continuons notre route jusqu’à la jolie plage du Souffleur : eau turquoise, sable blanc fin et en partie ombragée par les cocotiers qui la bordent. Quelques débris végétaux du à l’ouragan mais qu’importe, c’est certainement une des plus belles plages de l’île !
— La côte nord, sauvage et imprévisible
En entrant dans le quartier de Baie-Mahault, le paysage se fait plus sec et aride. Des cabris pâturent en liberté et bêlent sur notre passage. En suivant la Route de l’ancienne station météo, nous tombons sur un cimetière marin et des vestiges d’une cotonnerie datant du 18ème siècle. Longtemps cultivée par les esclaves, la récolte de coton était exportée par bateaux depuis la petite crique que l’on voit en contrebas.
Le Phare de la Pointe Doublé se trouve dans la réserve naturelle géologique, tout près de l’ancienne station météo désormais fermée. Le site est visiblement le repaire des iguanes : ils y en a partout mêmes sur les infrastructures ! Tables de pique-nique, ruines et même bâtiment abandonné … Rien ne leur échappe ! Attention où vous mettez les pied d’ailleurs, le sol est jonché de minuscules cactus. L’accident est vite arrivé (j’en parle en connaissance de cause) !
Sur la route du retour, la Chapelle de Baie-Mahault se dresse fièrement entre les habitations. Les guadeloupéens tiennent beaucoup aux traditions comme la pêche à la senne, la danse du bélé ou encore certaines traditions religieuses comme la célébration de Pâques, Noel ou encore la Toussaint en rendant hommage aux morts. Les messes sont plus “festives” avec beaucoup de chant un peu comme dans les gospels mais attention si vous souhaitez y assister, faites vous discret et demandez toujours avant de prendre des photos.
— Déjeuner les pieds dans le sable
Il est déjà 13h, et pas l’ombre d’un restaurant ouvert. Direction Beauséjour pour essayer de casser la croute quelque part. On trouve finalement notre bonheur sur la plage à Fifi : un petit lolo en bord de mer, les pieds dans le sable à l’ombre des cocotiers. C’est cosy, on entend le bruit des vagues et on y mange super bien. Moi je valide !
Après une petite sieste crapuleuse sur la plage, nous partons en direction du port pour visiter le bourg avant le départ. Et oui, la navette maritime s’en va assez tôt donc la journée est vite passée !
Il ne nous reste plus qu’une petite heure avant de reprendre le bateau, on en profite donc pour nous balader dans les petits rues de Beauséjour. On est quasiment seul au monde, pas un bruit, pas une seule âme dehors. En même temps avec cette chaleur étouffante, on comprend vite pourquoi.
On a tout de même adoré découvrir ces petits façades en bois colorées mais abimées par le temps, cette vue imprenable sur la mer depuis le centre et cette végétation qui pousse quasiment partout. Un peu comme en Guadeloupe. C’est là qu’on se dit qu’on était quand même bien en Martinique …
Informations pratiques – La Désirade
Se rendre à la Désirade
× Archipel Ferries
Départ depuis la Marina du François.
Achat des billets depuis le comptoir la veille en hors saison mais s’y prendre à l’avance pendant la haute saison.
Tarif : 30 euros par personne.
Départ à 7h30 et retour à 15H45 de la Désirade. Tous les jours. Trajet de 45 minutes.
Louer une voiture ou un scooter à la Désirade
× Villeneuve Location
97127 La Désirade | Tel : 05 90 20 04 26
Location de voitures, voitures électriques, 4×4, quad, scooter …
35 euros la journée pour une voiture avec un fond d’essence à remettre quand on la rend.
La voiture est pas toute jeune, les portières et la malle ne ferment pas à clef et une vieille odeur de renfermé. Mais elle a fait son job et nous a trimballé dans tous les recoins de l’île (sauf le plateau).
Randonner à la Désirade
Il est totalement interdit de cueillir des plantes et de nourrir les animaux vu qu’on se trouve dans une réserve naturelle protégée.
– Le sentier de la Pointe Doublée : durée 1H45 / A l’est de l’ile.
Il traverse la savane avec ses cactus et longe une partie du littoral pour déboucher sur l’ancienne station météo, puis suivre la route D 207, passer devant le phare, l’ancienne cotonnerie et le cimetière marin.
– Le sentier de Montana : durée 1H30 / A l’est de l’île.
Inauguré en 2015, se sentier traverse la réserve géologique en partant de l’ancienne cotonnerie jusqu’à l’ancienne station météo. Possibilité de la faire à pied, à vélo ou en cheval.
– Le sentier de la Grande Rivière : durée 4h aller et retour / du littoral sud au littoral nord
Découverte de la côte nord escarpée en partant juste après la plage du Souffleur.
– Le sentier du Grand Nord : durée 1h15 / au sud de l’île
Départ à la Chapelle du Calvaire, découverte de la côte nord sauvage par la Porte d’Enfer et Grosse Pointe.
– Le sentier des Eoliennes : durée 1h15 / centre de l’île
Accès à partir de la RD207 ou la piste des montagnes. Panorama sur le parc des éoliennes et le lagon du souffleur.
Conseils pratiques pour une journée à la Désirade
– Equipement :
Ne prendre que le strict minimum pour ne rien laisser dans les voitures (objets de valeur),
Prévoir une casquette et de la crème solaire car il fait très chaud. Pensez à acheter une crème qui protégée les océans (nous prenons la marque Biotherm Waterlover Sun Milk).
Prévoir une bouteille d’eau et des baskets pour randonner (certains sentiers sont exposés en plein soleil). Attention si vous marchez dans la Grande Savane en tong, il y a plein de petits cactus au sol.
Prévoir du liquide pour les paiements, la carte bancaire a tendance à mal passer par endroit.
– Se déplacer à la Désirade :
Si vous louez une voiture, roulez au pas. Les routes sont petites et il arrive souvent que des animaux traversent (iguanes, cabris …).
Par temps de pluie, évitez de prendre toutes les routes escarpées notamment celle qui mène au Calvaire.
– Manger à la Désirade :
Hors saison, beaucoup d’établissement sont fermés. L’idéal est de manger à Beauséjour sur la Plage à Fifi, vous trouverez toujours un établissement ouvert.
Ne tardez pas sur l’horaire, s’ils sont en fin de ravitaillement, il se peut que la carte soit réduite et qu’il y est peu de boissons.
– Les iguanes :
Si vous croisez des iguanes, observez leur comportement ! S’ils hochent la tête et qu’ils balancent leur queue, c’est mauvais signe. Eloignez vous avant de vous faire fouetter …
Trouver un logement à la Désirade
Voilà, on espère que notre article sur la Désirade vous donnera envie de la découvrir à votre tour ;)
2 commentaires
Nous n’y sommes jamais allés, la prochaine fois que nous serons en Guadeloupe, on va organiser une journée, tu m’as donné envie de découvrir cet endroit, par contre nous connaissons les Saintes et on adore. Merci Marjorie pour ces très belles photos et toujours tes commentaires très pertinents.
Merci Patricia ! J’aurais adoré visiter les Saintes mais l’ouragan a fait pas mal de dégâts quand on y est allé du coup, on a reporté