Au coeur de l’hiver : découvrir le Parc naturel du Pilat en famille

Depuis toujours je rêvais de découvrir le Massif du Pilat. Je ne sais pas pourquoi nous n’y sommes pas allés avant mais dernièrement, nous avons enfin trouvé le temps d’explorer ce territoire méconnu. Situé au coeur de la Loire, le Parc naturel régional du Pilat fait partie des dix parcs de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Pilat est une terre de contraste abritant une flore et une faune étonnante de diversité tout en rivalisant avec des sommets certes peu élevés (1432 mètres) mais qui profitent d’un enneigement exceptionnel en hiver. Ces paysages en font un haut lieu de randonnées et de marches en toute saison. Il s’y développe d’ailleurs un tourisme écocitoyen, durable et responsable où la protection de la nature et l’économie d’énergie sont au coeur des priorités.

Au mois de février, nous sommes donc partis explorer le Parc naturel du Pilat en famille. Cette escapade de trois jours au coeur de l’hiver a été une véritable surprise et une découverte puisqu’on ne pensait pas retrouver des paysages enneigés digne des plus beaux sommets des Alpes. Retour sur chacune de nos étapes dans la Loire avec un itinéraire détaillé et nos bonnes adresses à tester.

Un week-end au Parc du Pilat :
une destination hivernale à découvrir en famille

JOUR 1 – LE PILAT DU MIDI

Sur la route, les côteaux et les vergers défraîchis par l’hiver défilent sous nos yeux. Le Parc naturel du Pilat n’est plus très loin. Voilà 30 minutes que nous avons quitté la maison et je m’étonne encore de cette proximité. Je ne pensais pas un seul instant que ce massif était aussi près de chez nous.

Le temps est menaçant : d’un moment à l’autre, le ciel va nous tomber sur la tête mais qu’importe, cela n’entache pas notre bonne humeur contagieuse. Les enfants sont aussi surexcités que nous, on leur a promis de la neige ce week-end ! J’espère pouvoir tenir ma promesse car pour le moment, elle est des abonnées absentes …

Première halte dans le village de Roisey

Nous arrivons dans le parc en prenant par le côté est. Notre première étape est un charmant petit village de pierre dénommé Roisey. En traversant la place, on ne croise pas une seule âme qui vive. C’est en poussant vers le seul restaurant du village que nous découvrons où se terrent ses habitants.

L’Escale à Roisey est l’établissement parfait pour découvrir les spécialités de la région. Les plats sont faits maison et servis avec des produits de qualité. Le personnel est accueillant, la décoration est claire et chaleureuse et il y a de quoi occuper les enfants (coloriages). C’est l’endroit idéal pour déjeuner en famille avec un bon rapport qualité / prix ! Certainement notre coup de coeur du séjour. Pour l’apéritif, on vous recommande la bière artisanale Free Mousse.

Fabrication traditionnelle de bonbons à Bourg Argental

Après le déjeuner, nous quittons Roisey pour rejoindre Bourg Argental où nous attend la confiserie Les Bonbons de Julien. Sur place, nous découvrons une boutique dédiée aux sucreries ainsi qu’un musée où l’on peut observer en direct la fabrication de ces fameux bonbons. Un vrai retour en enfance !

Ici tout est réalisé de manière artisanale : que ce soit les colorants ou les arômes, tout est naturel et sans gluten. De notre côté, on a pas résisté bien longtemps : les enfants et moi avons craqué devant les sucettes et les berlingots.

Après cette petite halte gourmande, il est temps de rejoindre notre hébergement à Planfoy. Peu à peu nous grimpons dans le Haut du Pilat. La neige est bien là, elle recouvre les plateaux vallonnés pour nous offrir un spectacle saisissant de beauté. les enfants sont aux anges et nous aussi …

Dormir dans un chalet traditionnel du Pilat

Planfoy se situe à plus de 1000 mètres d’altitude. Autant vous dire tout de suite que si vous n’êtes pas équipés de pneus neige ou de chaines, il est quasi impossible de rejoindre cet hébergement en hiver lorsque la neige recouvre chaque parcelle de terre.

Les Fustes de Fred regroupent un ensemble de chalets en lisière d’une forêt. Construits selon une technique ancestrale, ces gîtes sont entièrement faits de rondins de bois bruts qui leurs confèrent un charme fou. L’authenticité est de mise, ici la déconnexion est totale : pas de télévision, de radio et même de réseau (pour les peureux pas d’inquiétudes, on capte dès que l’on rejoint la route à une cinquantaine de mètres).

Nous rejoignons notre Fuste “L’Ours” avec nos raquettes. Comme nous sommes seuls, le chemin pour y accéder depuis le parking n’est pas déneigé. C’est complètement fou et j’adore ça ! Ca me rappelle nos dernières vacances d’hiver en Suède.  Le poêle en bois chauffe déjà lorsque nous pénétrons à l’intérieur. Je bénis intérieurement Fred pour cette attention. Chaque chalet peut accueillir 4 personnes : il y a une pièce à vivre avec cuisine équipée, une salle de bain, une chambre indépendante et un coin montagne avec lits superposés.

En tout cas, ce séjour nous promet de beaux moments en famille …

JOUR 2 – LES MONTS DU PILAT

Le lendemain matin à notre réveil, une surprise nous attend : il a neigé toute la nuit ! Les sapins sont tous de blanc vêtus et malgré un ciel gris et humide annonciateur d’une bonne chute de neige, nous embarquons nos raquettes et nos combinaisons de ski pour randonner toute la journée dans le Parc du Pilat.

Randonner en raquette à Saint-Genest-Malifaux

Non loin de notre hébergement, nous avons repéré deux randonnées assez sympas et accessibles avec des enfants du côté de Saint-Genest-Malifaux.

Nous commençons par le parcours botanique et sensoriel de la Croix de Garry : c’est une petite boucle de 2 km au abord du village qui invite les gens à découvrir la flore de moyenne montagne grâce à des panneaux et des installations sensorielles et ludiques. Les enfants ont adoré suivre Babet l’écureuil, Lulu la sitelle et Titou le lapin dans ce parcours ludique qui longe le fil de l’eau. Ne manquez pas de faire un arrêt à la cascade juste derrière la route.

Au niveau de la première bifurcation, prenez sur la droite le sentier qui monte pour vous rendre au Tour du barrage du Sapt. D’une durée de 2h, ce parcours permet de faire le tour du plan d’eau tout en évoluant en pleine forêt. Sur le retour, on avait une vue splendide sur l’ensemble du village de Saint-Genest-Malifaux.

Déjeuner à Saint-Régis-du-Coin

Vers 12h, nous rejoignons le village de Saint-Régis-Du-Coin pour déjeuner au Béal. Ce restaurant est une véritable institution par ici : depuis 1930, plusieurs générations se sont succédées pour tenir cette auberge de famille en place. Pascale et Jean François, les propriétaires, n’ont rien changé depuis ces nombreuses années : le décor est simple, les vieux meubles et les serviettes en carreaux donnent le ton. Ici on vient pour manger à la bonne franquette pas pour faire du chichi ! C’est une adresse qu’on vous recommande chaudement si vous recherchez des plats cuisinés comme dans votre enfance.

Randonner à Saint-Régis-du-Coin

En début d’après-midi, nous repartons randonner cette fois-ci sur les hauteurs de Gimel. C’est dans les montagnes de Panère que se trouve la Tourbière de Gimel, un sentier d’interprétation aménagé sur caillebotis et serpentant au dessus d’une tourbière. Il faut savoir qu’une tourbière est une sorte de zone humide fragile où se développe tout un écosystème de matière végétale datant de plusieurs milliers d’années.

En hiver, l’endroit est méconnaissable : tout est recouvert de neige et semble figé dans le temps. On ne distingue même plus le ponton en bois de la tourbière ! Les raquettes sont plus qu’indispensables pour évoluer dans ce paysage enchanté. En montant à la table d’orientation, avec un peu de chance, on peut même observer un magnifique panorama sur la chaine des Alpes. Malheureusement, la neige nous a rejoint en fin de journée pour se transformer en véritable tempête de neige et nous avons donc rebroussé chemin pour nous mettre à l’abri au chalet.

Etrangement ce soir là, le ciel s’est dégagé quelques minutes pour nous dévoiler un de ces plus beaux atouts : un coucher de soleil lumineux et coloré comme on en avait jamais vu dans la région.

JOUR 3 – LES CRÊTS DU PILAT

Et nous voici à la fin de notre séjour dans le Pilat. Nous profitons de ces dernières heures pour tester une activité insolite et sportive avec les enfants : la cani-raquette ! C’est un peu comme la cani-randonnée sauf que c’est sur neige et avec des raquettes.

Faire de la cani-raquette dans le Pilat

C’est à Saint-Régis-du-Coin que nous rejoignons Jean-Jacques notre musher pour cette demi-journée. Il est le chef de meute de Kimudjuk, une fratrie composée d’une quarantaine de chiens, rien que ça ! A notre arrivée, nous sommes accueillis par un concerto d’aboiements et une “petite” boule de poils blanche dénommée Oural, une magnifique chienne nordique de la race des Samoyèdes.

Jean-Jacques, éducateur sportif diplômé avec une spécialité attelage canin, exerce cette activité avec passion depuis une dizaine d’années. Il élève trois types de chiens nordiques :

• Le samoyède : plutôt gentil et utilisé dans le Grand Nord pour surveiller les rennes ;
• Le husky : c’est un chien de compétition en traineau dont le caractère est proche de celui du loup. Il pèse entre 25 et 30 kg et évolue surtout en meute ;
• Et enfin le chien du groenland : plus obéissant et surtout proche de l’homme. Ils amenaient les chasseurs sur les lieux de chasse. Ils sont très volontaires, puissants et n’ont peur de rien.

Les enfants sont aux anges, surtout Mimi qui adore les chiens. Je vous dis pas le mal qu’on a eu à la décoller du chiot pour l’installer dans le porte-bébé ! Les loulous étant trop petits pour être tirés, Mat’ nous a tout simplement suivis en raquettes et la dernière s’est retrouvée dans le dos de papa vu le rythme soutenu de la “balade”.

Et quelle balade ! Je n’ai jamais autant transpiré de ma vie ! Et surtout je ne pensais pas que des chiens pouvaient avoir une telle force. On nous a chacun équipé d’une ceinture reliée à un baudrier où se tenait Tala et Toundra, deux chiennes du Groenland. Et nous voilà partis 1h en forêt à dompter nos acolytes. Ce ne fut pas sans mal au début car il faut savoir que pour les arrêter, il faut tout simplement … s’asseoir ! Oui oui ! Je vous dis pas la crise de fou rire car la mienne voulait constamment être en tête du cortège.

En tout cas, si vous aimez les chiens et que vous voulez “marcher”, je vous conseille vivement de tester cette activité avec Jean-Jacques. Pour info, il propose également du chien de traineau en hiver et de la cani-randonnée en été.

Déjeuner rustique à Versanne

Après cette balade vivifiante, nous nous installons à l’Auberge du Grand Bois pour un dernier déjeuner dans le Pilat. Situé au Col de la république, ce restaurant propose depuis 25 ans des plats traditionnels servis dans une ambiance rustique et campagnarde. Les assiettes sont généreuses et malgré l’affluence, le service est agréable. On y déguste de l’agneau rôti dans la cheminée, la salade grenobloise ou périgourdine, la fricassée de veau forestière ou encore un navarin d’agneau.

Visite de la Brasserie de la Semène

On ne pouvait pas quitter le Pilat sans faire un tour dans une brasserie locale du coin. Installée depuis juin 2017, Mylène V. a lancé son affaire dans le village de Saint-Genest-Malifaux après avoir voyagé au Canada. La Brasserie de la Semène propose toute une gamme de bières permanentes et éphémères appelées “La Gaudine”. Une visite passionnante où Mat’ a même pu s’amuser à encapsuler une bière ! Le moment préféré de Nicolas : la dégustation biensur, on ne le changera pas ah ah …

Comme vous le savez, à chaque fois que nous allons quelque part, nous aimons prendre de la hauteur pour admirer les plus beaux panoramas. Sur le chemin, nous passons par le Domaine nordique du Bessat connu pour être le rendez-vous des férus de luge. Le temps est incertain et le brouillard commence à tomber. L’endroit est quasi désert et on se demande si nous allons voir quelque chose là haut. Aurons nous de la chance ?

Prendre de la hauteur sur les Crêts de la Perdrix et de l’Oeillon

Le point culminant du Pilat se trouve sur le Crêt de la Perdrix. C’est dans la partie la plus sauvage du parc que nous montons pour bénéficier d’une vue circulaire à couper le souffle sur le Mont-Blanc. Situé à 1432 mètres d’altitude, il n’est pas rare que les nuages recouvrent le sommet. C’est donc ce que l’on a trouvé lorsqu’on est arrivé là-haut : du brouillard et … du brouillard.

Dépités, nous redescendons. Sur la route, le vent balaie les nuages et une éclaircie nous laisse apercevoir un paysage d’une beauté sans pareille. Nous remarquons un petit parking sur la gauche, nous nous garons et patientons pour que les derniers nuages se lèvent. Là nous découvrons une partie de la forêt sous la neige. Avec la lumière mordorée du soir, l’endroit est magnifique. Même Mat’ s’émerveille un instant et nous nous enfonçons un peu plus dans les bois pour faire durer cet instant.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés là à évoluer au hasard entre les sapins mais on a passé un de nos plus beaux moments.

— Ce moment magique où les nuages font place au soleil.

Malheureusement comme nous avons un peu tardé, nous n’avons plus le temps de monter au Crêt de l’Oeillon, que je vous conseille au passage. Surmontée d’une antenne-relais, le panorama y est tout aussi éblouissant du haut de ses 1364 mètres d’altitude. On y a d’ailleurs une vue plongeante sur le Pic des Trois Dents et la vallée du Rhône.

Mais qu’importe, le Pilat nous offre un de ses plus beaux cadeaux d’adieu : un coucher de soleil rosé sur les Monts.

Ce séjour est le fruit d’une collaboration avec Loire Tourisme. Nous tenons à les remercier ainsi que les partenaires de ce projet. Néanmoins, nous restons libre dans le choix des photos et dans nos propos.

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À très bientôt sur le blog voyage famille,

Marjo & Nico