Suite de notre road-trip Andalous en novembre dernier. Après avoir rejoint notre superbe villa à Mondà, on en profite pour explorer la jolie province de Malaga pendant trois petits jours. Malgré les kilomètres avalés le long de la Costa Del Sol, on prend la direction des terres du côté d’Ardales, d’Antequera et de Álora pour une bonne dose d’adrénaline au dessus des gorges d’El Chorro. Prêt pour les sensations fortes ?
Day 4
C’est sous un ciel bleu et ensoleillé que nous quittons Mondà ce matin là, pour rejoindre le parc naturel Desfiladero de los Gaitanes. Au programme : la via ferrata la plus dangereuse au monde, plus connue sous le nom d’El Caminito del Rey. Nous qui adorons barouder dans la nature, on attendait ce moment avec impatience.
Pour ceux qui l’ignorent, “le chemin du roi” est un sentier de 7,7 km accroché à flanc de falaises dans les gorges d’El Chorro. Il a été construit entre 1901 et 1905 pour facilité le transport de marchandises nécessaire à l’édification du barrage. Ce chemin doit son nom au roi d’Espagne Alfonso XII qui inaugura en 1921 le barrage du comté Guadalhorce. Pendant de nombreuses années, les habitants des villages alentours se sont servis de cette voie d’accès mais elle commença à se détériorer et devient alors impraticable. Délaissée, la nature reprit ses droits et seuls quelques amateurs de sensations fortes continuèrent à utiliser la via ferrata. Jusqu’en 2001 où le sentier fut fermé après la mort de cinq personnes. Des travaux de réhabilitation permirent de réouvrir au public en mars 2015 et le parcours est désormais sécurisé et accessible à tous. Ni une ni deux, on a vite sauté sur l’occasion pour découvrir ce nouveau tronçon.
L’accès au site se fait par l’entrée nord à Ardales, du côté du barrage. Comme on a un peu de temps devant nous, on arpente la route montagneuse d’El Chorro. En passant près du lac artificiel, on tombe alors sur une partie du sentier qui relie deux falaises. C’est assez impressionnant, d’en bas on dirait que le pont en bois est “posé”, suspendu dans les airs comme par magie. On prend alors conscience qu’on va se retrouver à plus d’une centaine de mètres au dessus de la rivière. Vue magnifique et frissons garantis !
— Restaurant El Mirador
On y va pour la vue exceptionnelle sur le lac artificiel depuis la terrasse et les plats typiquement espagnol. La viande est délicieuse et les spécialités locales bien cuisinées comme les Migas que je vous recommande (c’est une entrée mais franchement, cette assiette suffit à elle toute seule). Rapport qualité/prix intéressant. S’y rendre tôt pour avoir une bonne place.
> El Mirador, Parque Ardales | Zona Cuarta, 29550 Ardales, Espagne
Après avoir posé notre voiture sur le parking gratuit au dessus du restaurant El Mirador, on emprunte un petit tunnel sombre (10 minutes – pensez à prendre de quoi vous éclairer) pour accéder à l’entrée du site. En longeant une partie de la rivière, on arrive alors devant des préfabriqués où se tiennent une trentaine de personnes. On est un peu en avance alors on attend notre tour. L’heure approche et les gardiens scannent nos tickets et nous tendent des protection pour la tête. Le ton est donné, c’es parti pour la randonnée de l’extrême !
Armés de nos casques de chantiers, nous entrons dans les gorges d’El Chorro. On s’imaginait plein de choses et finalement, on ne s’attendait pas à découvrir un décor aussi spectaculaire. Marcher à plus de 100 mètres de haut, sur un ponton en bois accroché à flanc de falaises, c’est sur, on en prend un coup ! Même moi qui ne suis pourtant pas sujette au vertige, à certains moments, je rasais les murs ! Nicolas, serein, prenait carrément son pied même s’il aurait aimé un parcours un peu plus sportif. Bon, il faut dire que Monsieur fait de l’escalade depuis qu’il a 10 ans hein …
La première partie du parcours nous engage dans une gorge plutôt étroite, au dessus d’une retenue d’eau. Cette entrée en matière est plutôt sympa, tout est sécurisé du ponton aux câbles de cordages. Il y a même des caméras de vidéo-surveillance et du personnel sur les passages les plus “risqués”. Par moment, on entend même des chutes de pierres et on se dit “ça y est, on va peut-être y passer”. Mais non, on est toujours là et on avance en lançant néanmoins 2-3 regards au dessus de nos têtes. En sortant de la première gorge, on respire un grand coup et on se laisse transporter par le paysage. C’est tellement beau qu’on ne se rend pas compte tout de suite que nous sommes déjà sur le sentier forestier.
Cette petite coupure sur la terre ferme est la bienvenue. Et après avoir marché près d’une heure, on se pose sur un rocher pour boire un peu d’eau tout en regardant des chèvres escalader sans soucis le flanc de montagne au dessus de nos têtes. On reprend notre marche à travers la forêt et 1,4 km après, nous entamons la troisième partie de notre périple.
En pénétrant une nouvelle fois dans les gorges, on ne se doute pas un seul instant que le meilleur reste encore à venir. Le parcours suit tout particulièrement l’ancien tracé qu’empruntait les villageois à l’époque. C’est fou de voir ce petit bout de béton, perché dans le vide et sans aucune protection. On comprend alors les raisons de la fermeture du site.
Par moment cette impression de vide se fait de plus en plus ressentir, et j’avoue que le petit passage sur une plaque en verre ne m’a pas trop rassurée. Au loin, on aperçoit alors le fameux pont suspendu, cette passerelle perchée entre deux falaises. Sensation forte garantie ! Une petite rafale de vent qui fait battre mon coeur à la chamade et me voilà à presser le pas pour rejoindre la terre ferme (ou plutôt le ponton). Moi, peureuse ? Peut-être un peu ;)
Le parcours commence à redescendre, on surplombe la rivière c’est magnifique en fin d’après-midi. Les derniers rayons de soleil se dessinent sur les parois rocheuses. Et voilà, c’est déjà terminé (3h15 de randonnée tout de même) et on arrive à hauteur du barrage et de la centrale hydroélectrique. Comme on ne peut pas faire l’A/R, nos pas finissent par nous mener à la gare d’El Chorro. Une navette (payante) est disponible pour rejoindre l’accès nord.
Et c’est épuisé mais avec des images plein la tête que nous reprenons le chemin du retour pour Mondà …
Précédemment :
Une semaine de road-trip en Andalousie,
Road-trip Andalousie #1 – De Jerez de la Frontera à Cadix,
Road-trip Andalousie #2 – La belle Séville,
Road-trip Andalousie #3 – La route des villages blancs
Ce voyage est le fruit d’une collaboration avec Ruralidays. Nous remercions Veronica, Paqui et Pépé pour ces quatre merveilleux jours ;)
Comme toujours, je reste libre dans le choix des photos et de mes propros que je partage ici.
Infos & conseils
- Acheter son entrée : Les billets d’entrées sont à réserver sur le site internet. Pensez à vous y prendre plusieurs mois à l’avance suivant les périodes, surtout si vous souhaitez y aller le matin pour profiter de la fraicheur et éviter d’avoir le soleil en face (plus pratique pour les photos). Lors de votre réservation, vous pouvez choisir votre horaire de départ. Tarif : 6 euros.
- S’y rendre : De Malaga, prendre la A-357 en direction d’Ardales et rejoindre la MA-5403. Pour profiter avant du parc naturel de Desfiladero de los Gaitanes, je vous conseille plutôt de prendre la A-434 en direction d’El Chorro par la MA-3401, puis de rejoindre Ardales.
- Les accès : Il existe deux accès pour rejoindre El Caminito Del Rey. A savoir que le début de la randonnée s’effectue par l’accès nord du coté du barrage de Gaudalhorce (Ardales) et se termine par l’accès sud à la gare d’El Chorro. Nous avons choisi de nous garer à l’accès Nord, au dessus du restaurant El Mirador. De là, plusieurs options possible pour accéder à l’entrée du site : soit emprunter le chemin le plus court (25 minutes) en passant par le “petit tunnel ” juste avant le restaurant El Kiosko ou bien le plus long (1H) qui part du fauteuil d’Alphonse XIII qui est le « grand » tunnel collé au restaurant El Kiosko.
A la fin de la randonnée, une navette (payante 1,55€ / personne) permet de retourner à l’accès nord. Le trajet dure une vingtaine de minutes à travers le parc naturel. Des rotations s’effectuent toutes les 30 minutes environ, alors vérifiez bien les horaires et ne manquez pas le dernier.
Vous avez également la possibilité de vous garer directement à l’accès sud et de prendre la navette pour aller à l’entrée du site.
Attention, prévoyez un créneau assez large entre le temps de trajet en voiture, l’accès à pied jusqu’à l’entrée du site et la guérite de contrôle (10 à 20 minutes). - Equipements : Basket et tenue confortable. De l’eau et de quoi grignoter. N’oubliez pas de vous protéger du soleil, même en plein mois de novembre, on a fait le parcours en tee-shirt et lunette de soleil. Pas besoin de casquette car on vous fournit un casque de chantier pour d’éventuelles chutes de pierre.
- Les endroits à ne pas manquer : arpenter la route MA-444 qui relie la gare d’El Chorro au barrage de Guadalhorce pour profiter de la vue sur le parc, sentir l’odeur des pins et observer les faucons, les aigles et les vautours fauves. Monter au Mirador de Los Embalses pour la vue imprenable sur les eaux bleu turquoise du barrage.
- Où manger : il est possible de pique-niquer juste avant l’entrée dans les gorges le long du lac. Sinon le midi, vous avez le restaurant El Mirador et El Kiosque à proximité. Dans les gorges, il est possible de faire une pause casse croute lorsque vous serez sur le sentier forestier. Des toilettes sont disponibles au début et à la fin du parcours, pensez à y faire un saut avant de commencer.
Et vous, avez vous eu l’occasion d’explorer la via ferrata d’El Caminito del Rey ?
On vous dit à très bientôt pour de nouvelles aventures,
Marjorie & Nicolas
6 commentaires
Ce genre de chemins ne m’a jamais fait peur (un peu casse-cou sur les bords), et vos photos sont vraiment superbes !
Je note cet endroit sur ma liste ;)
Superbes photos comme d’habitude, et merci de partager cela donne envie d’y aller….
C’est juste magnifique, j’aurais adoré m’y rendre si nous n’avions pas été éreintées de notre road trip aussi :)
Quand on est partis en Andalousie il y a deux semaines et que vous nous avez laissé un petit message sur notre Twitter, on a été sur votre blog jeter un coup d’œil sur ce qui nous attendait. Bien sûr, Séville, Cordoue et Grenade étaient déjà au programme mais on n’avait jamais entendu parler du Caminito del Rey. Vous nous avez donné particulièrement envie de le découvrir, ce chemin de l’extrême qui change radicalement des balades typiques dans les villes ou dans les petits villages blancs. Ça a l’air assez incroyable et vertigineux ! Mais hélas, comme vous le dites, il faut vraiment réserver bien en avance, c’est presque pire que pour l’Alhambra… Merci pour cette découverte ! (ça sera peut-être pour une prochaine fois ;)
Coucou, dommage pour le Caminito Del Rey et effectivement il faut bien réserver à l’avance ! J’espère que vous vous êtes régalés quand même !! :) A bientôt, Marjorie
Bonjour, Nous sommes allés sur le caminito en 2020. Nous avions pris nos billets bien à l’avance. J’ai repris des billets sur le site officiel pour cet été avec toute la famille “enfants et petits enfants. Mais je n’ai pas vu de billet pour le retour en bus. Pouvez vous nous en dire plus ? Merci