Comme une envie de vivre au Canada ? On commence cette nouvelle année avec un nouveau témoignage d’expat‘ : celui d’Emilie qui a vécu 9 ans à Montréal, au Canada. Mon rêve ! Une interview passionnante qui vous donnera peut-être des idées pour de futur projet là-bas. On espère que cette interview répondra à quelques unes de vos questions …
VIVRE AU CANADA :
Interview d’Emilie, expat’ pendant 9 ans !
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Suivez Emilie sur :
Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes stp ?
Je m’appelle Emilie et j’ai 34 ans. J’ai grandi en France dans une petite ville à 30km de Grenoble. Je suis partie au Québec en 2011, j’avais presque 25 ans. Je me sentais un peu bloquée en Europe, je ressentais le besoin de faire une pause et de quitter la France. Aujourd’hui, après un peu plus de neuf années au Québec, je viens de rentrer en Europe. Je me suis installée en Italie, pays où est originaire mon conjoint dans une magnifique ville historique entre mer et collines qui domine la province de Rimini.
Peux-tu nous en dire plus, qu’est-ce qui t’as donné envie de quitter la France ?
J’étais à un moment de ma vie où je ne savais plus vraiment ce que je voulais. Juste avant de partir pour le Québec, j’habitais Paris et je ne me suis jamais sentie à l’aise et à ma place dans cette ville. Je sentais une pression qui ne me convenait pas et j’avais envie de découvrir autre chose.
D’accord mais pourquoi as-tu choisi le Canada ?
Je dois avouer que le Canada ne m’avait jamais vraiment attiré. À la base, je rêvais des USA depuis toujours. Je fantasmais totalement sur ce pays depuis que je suis toute petite.
À 18 ans, je suis partie un mois dans une famille américaine à San Diego et j’ai adoré cette expérience. Quand j’ai senti le besoin de partir à l’étranger, je me suis renseignée pour poser mes valises à New York et je me suis vite aperçue de la difficulté d’obtenir un visa pour vivre aux USA. Au même moment, une de mes meilleures amies revenait de Vancouver après avoir passée un an en PVT (visa vacances-travail). Son enthousiasme pour le Canada était tellement contagieux que je me suis orientée vers ce pays.
Une de mes cousines vivait alors avec son mari en expat’ à Montréal, le fait d’avoir une attache ici et la proximité avec New York m’a séduite. Sur un coup de tête, j’ai demandé le PVT ! Une semaine après je recevais une réponse positive. Je pense qu’au fond, on ne vient jamais totalement par hasard dans un endroit, les endroits nous choisissent peut-être d’eux-mêmes …
Du coup, ton projet n’était pas murement réfléchi ?
Je suis partie la fleur au fusil, sans rien attendre, en pensant rentrer dans six mois et continuer mes études en France. J’avais d’ailleurs été acceptée dans une école de communication à Lyon pour la rentrée prochaine. Je comptais vraiment rentrer au bout de six mois … Je dois t’avouer que je n’avais rien préparé. Je connaissais peu de choses du Québec. J’avais bien minimisé l’hiver québécois également. Pour info, je suis arrivée en plein mois de février sous un soleil radieux et un ciel sans nuage mais avec un froid polaire intense. Je me rappelle que ma colocataire avait une citation sur la porte de sa chambre qui disait : “On ne va jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va”.
Et c’est un peu ce qui m’est arrivée, je ne savais pas trop où je mettais les pieds et j’y suis restée plus de neuf années.
Peux-tu nous en dire plus sur les démarches que tu as faites ?
Oui biensur, il faut déjà avoir un visa pour vivre au Canada. Le plus accessible et le plus connu est le PVT (permis vacances-travail). À l’époque, en 2011, c’était très simple et rapide de l’avoir. Je sais que désormais c’est plus fastidieux car il y a énormément de demandes. Il y a aussi le permis jeune professionnel mais il faut trouver un employeur qui accepte de nous parrainer.
Après le PVT, j’ai enchainé sur un parrainage avec mon employeur puis le Graal pour rester au Québec : la résidence permanente. Et enfin en 2019, j’ai pu demander la citoyenneté canadienne. Il y des groupes Facebook et des sites ( pvtistes à Montréal, pvtistes Canada…) qui donnent toutes les informations sur les différents visas qui existent.
Comment s’est passé ton déménagement ?
Je suis partie seulement avec deux valises ! Mais je peux te parler de mon retour depuis Montréal vers l’Italie en plein covid …
Nous avons fait affaire avec Go Transports Canada qui s’occupent des déménagements internationaux. Ils doivent aussi faire les déménagements depuis la France pour le Canada je pense. Ils sont très professionnels et réactifs. Nous avons pris un demi-conteneur, nous avons vendu quasiment tous nos meubles avant de partir du Québec (en ce moment, il y a énormément de personnes qui quittent le Québec alors beaucoup laissent des meubles pour des prix dérisoires sur Facebook Marketplace).
Nous sommes rentrés avec notre chat avec Air Canada (Air Canada et Air Transat acceptent les chats en cabine). Nous avons laissé notre voiture au Canada mais si c’était à refaire nous l’aurions ramené en Europe car les voitures au Québec sont beaucoup moins chères qu’ici.
Et côté logement, tu as pu trouver ce que tu voulais ?
J’ai choisi de m’installer dans un premier temps à Montréal. Ma cousine vivait déjà là et puis je pensais que les opportunités de travail seraient plus nombreuses. Je ne vais pas être originale, comme beaucoup de français je pense ! Mais à Montréal, je suis tombée en amour avec le quartier du Plateau-mont-Royal, les petits escaliers en colimaçon, ses maisons colorées, son ambiance “village” dans une ville, ses nombreux espaces verts, ses commerces de proximité et surtout l’ambiance artistique qui s’en dégageait m’avait totalement séduite.
Mon premier appartement était dans une de ces fameuses maisons avec les escaliers, je l’avais trouvé via Kijiji, un site de petites annonces très populaire pour trouver un logement.
Il y a 9 ans, le prix des logements sur le Plateau et sur Montréal n’étaient pas très élevés puis les dernières années, les prix ont explosé sur toute l’île de Montréal et les logements abordables se faisaient de plus en plus rares … Maintenant avec la crise du Covid, la tendance s’est inversée. Il y a beaucoup de logements qui étaient loués en Airbnb à l’année qui sont de retour sur le marché de la location longue durée. De plus, beaucoup d’expatriés retournent dans leurs pays d’origine et laissent leur apparts. Sur les différents groupes Facebook où je suis, je vois des pépites passer à des prix très abordables.
L’accès au logement est plus simple qu’en France. En général c’est de proprio à locataire et il est rare de passer par une agence. Si un proprio vous demande une caution ou un dépôt, sachez que cela est interdit. Par contre les bails, c’est un engagement sérieux sur un an minimum, ça peut-être très difficile de le casser. De nos jours pour trouver un logement à Montréal, j’ai l’impression que ça passe beaucoup par les groupes Facebook ( pvtistes, logement à louer à Montréal….) mais aussi sur Kijiji et CraigsList.
J’ai vécu pendant 8 ans à Montréal puis la dernière année, j’ai rejoint mon copain qui habitait à Bromont, une petite ville à 1h de Montréal dans les Cantons de l’est. C’est une région très dynamique entourée de parcs naturels et qui offre de belles possibilités d’emploi. J’ai adoré vivre là-bas pendant 1 an.
Et pour le travail, as-tu rencontré des difficultés particulières ?
J’ai commencé à travailler en tant que vendeuse dans le prêt à porter. Je faisais deux mi-temps, notamment chez American Apparel. À côté, je faisais aussi du bénévolat dans les relations presse pour des créateurs de mode québécois. Le bénévolat m’a ouvert plusieurs portes et m’a donné l’opportunité d’évoluer rapidement au sein d’American Apparel et de me voir offrir le poste de chargée de communication et du marketing pour le Canada.
À 25 ans, c’était assez incroyable et sincèrement, je ne pense pas que j’aurais eu cette opportunité en France avec seulement mon BTS de communication. En entrevue, on ne m’a jamais interrogé sur mes études mais plutôt sur mes expériences et ma personnalité, ce que j’ai toujours trouvé agréable comparé à la France. Ce fut une expérience très enrichissante mais difficile … J’étais jeune, j’ai été lâché dans un milieu anglophone assez hostile dans la mode avec énormément de pression et seulement deux semaines de vacances par an. Mais ce travail m’a permis de me faire parrainer pour prolonger le visa et pouvoir rester au Canada et surtout, il m’a donné les valeurs dont j’avais besoin dans ce milieu professionnel.
Au bout de deux ans, un peu épuisée par cette expérience, j’ai trouvé rapidement un autre poste en communication pour une société de développement commerciale pour l’Avenue du Mont-Royal, une rue fameuse sur le Plateau qui regroupe 500 commerçants. Je suis restée là jusqu’à mon départ pour l’Italie, c’était une expérience très riche avec une équipe formidable. J’ai adoré découvrir comment on pouvait pousser à son plein potentiel une rue commerçante en alliant urbanisme, tourisme et culture.
Les recruteurs québécois aiment voir que les employés qu’ils recrutent bénéficient d’une première expérience québécoise, alors si jamais on ne trouve pas un poste rapidement dans sa branche, il ne faut pas hésiter à faire du bénévolat ou commencer par un poste un peu moins qualifié. Je suis la preuve vivante que l’on peut vite évoluer et je suis loin d’être la seule …
Au niveau de la culture du travail québécoise, de ce que j’ai pu observer, la gestion des conflits est assez différente. Ils ont une écoute et une confiance beaucoup plus attentive qu’en France, la hiérarchie est plus horizontale que pyramidale mais il ne faut pas faire trop de vagues. Les conflits sont plutôt mal vue et ils feront tout pour trouver une manière d’arrondir les angles et éviter que ça pète. Le tutoiement est de rigueur ici et le langage est beaucoup plus libre, ça apporte une certaine légèreté. Par contre il ne faut pas se leurrer, si ça ne colle pas, on peut être viré du jour au lendemain sans aucun état d’âme.
Comment se passaient les trajets au Canada ?
Sur l’île de Montréal, je n’ai jamais eu de voiture. Les transports en commun sont très accessibles pour se déplacer, le métro de Montréal couvre largement la ville. Il y a aussi beaucoup de bus, ils sont à l’heure et le service est efficace. L’été, il y a des vélos “bixi”, c’est très agréable pour bouger et découvrir la ville.
Avoir une voiture peut-être très pratique pour sortir de la ville mais l’hiver si on n’a pas de garage, ça peut vite être un enfer de déneiger la voiture. Dans tous les cas, c’est simple de louer une voiture pour sortir de la ville, il y a par exemple un service de location de voiture très pratique en libre service qui s’appelle Communauto.
Côté vie sociale, as-tu réussi à t’intégrer et à te faire des amis ?
J’ai habité en colocation les premières années, c’est parfait pour rencontrer du monde et éviter les blues du dimanche soir.J’ai eu de la chance d’avoir des colocs formidables qui sont devenus des amis. Ma première colocataire était québécoise, nous sommes devenues très proches et nous le sommes toujours neuf ans après. Elle m’a initié à la culture québécoise et m’a fait découvrir plusieurs chanteurs et auteurs québécois.
Puis je dirai que j’ai essentiellement rencontré le reste de mes amis dans le milieu du travail. Les dernières années où j’ai fait des formations et des retraites dans le bien-être, j’ai rencontré des gens avec les mêmes centres d’intérêts que moi.
Certaines personnes vous diront qu’il est plus complexe de lier des amitiés avec des québécois. Il est vrai que lorsque l’on arrive, on choisit surtout la facilité de se retrouver entre français, mais il faut savoir sortir de sa zone de confort. Les québécois sont très chaleureux et ouverts, certains québécois redoutent un peu notre réputation de “Maudits Français” et il va sans dire que le Québec et surtout Montréal à vu le nombre d’expatriés français se multiplier ces dernières années.
Je pense qu’il faut sincèrement s’élever au dessus de tout cela, ne pas avoir d’à priori, rester dans l’ouverture de l’autre et surtout le non jugement, éviter les comparaisons avec la France, s’intéresser à la culture du pays et le reste viendra tout seul. Par exemple, je viens d’arriver en Italie. Un pays où je ne connais pratiquement personne et où je ne parle pas la langue correctement. Il faut tout réapprendre ! Alors j’essaie de sortir de ma zone de confort et d’aller à la rencontre des gens, de parler aux voisins, de participer à certaines activités et événements qui sont organisés …
Peux-tu nous raconter un peu ta vie au Canada ?
Je dis souvent que j’ai vécu une renaissance pendant ces 9 années au Québec. Quand je suis arrivée, dès le premier jour, j’ai ressentis un sentiment de liberté que je n’avais jamais connu en France. Je me suis sentie chez moi tout de suite, les barrières que je pouvais sentir en France se sont écroulées et j’ai découvert un champs des possibles et des valeurs qui étaient beaucoup plus en adéquation avec ma personnalité.
Vivre au Québec pendant 9 ans m’a appris que je pouvais me débrouiller seule, me faire confiance et surtout j’ai appris à être moins dans le jugement, enfin c’est tout un cheminement de chaque jour :-) S’expatrier en tant que tel est un grand changement, ça peut être vertigineux, on se retrouve face à soi-même. C’est mon ressenti, qui est plus de l’ordre extra-sensoriel et aussi de ce que j’ai pu observé chez mes amis. Mais les terres canadiennes ont quelque chose de puissants qui peuvent nous révéler à nous-même. Peut-être parce que ces terres millénaires abritent la culture des premières nations qui est en adéquation avec le vivant et le sacré.
Ma vision de la France n’a pas vraiment changé, bon c’est vrai que je m’aperçois qu’on juge quand même plus en France et on argumente un peu sur tout. Certaines amitiés s’effacent d’elles-mêmes. Lorsque l’on a peu de vacances, ce n’est pas évident de réussir à voir tout le monde quand on rentre en vacances en France mais ça fait partie du lot de toutes les personnes qui vivent à l’étranger, je pense. Je me rappelle d’une de mes amies qui est rentrée à Paris après plusieurs années au Québec et qui disait qu’elle avait été comme dans un cocon au Québec.
C’est vrai que la vie peut-être extrêmement agréable, les horaires professionnelles sont en général plus souples qu’en France, c’est souvent de 9h à 17 h. Ils permettent une bonne harmonie entre l’équilibre familial, professionnel et personnel. À 17h, on a du temps pour faire des activités, aller boire un verre (un 5 à 7 comme on l’appelle au Québec), passer du temps avec ses enfants après l’école …
La vie québécoise est rythmée par les saisons. Comme beaucoup, j’adore l’automne au Québec et ses couleurs absolument merveilleuses, l’ambiance toute douce qui s’en dégage. Et l’été, Montréal est en fête, tout le monde revit après les longs mois d’hiver, c’est une allégresse et une ébullition d’événements en tous genres. L’hiver, les premières neiges ont toujours quelque chose de féerique mais après quelques mois, on a envie de chaleur.
Mes meilleurs souvenirs sont les fins de semaine en chalet avec des amis. Les espaces sont tellement grands, la nature omniprésente, c’est merveilleux de se réveiller en pleine nature, de voir la nature à perte de vue, les grands espaces, on se sent comme lié à l’infini.
En tant que femme, je ne me suis jamais sentie en insécurité au Québec, c’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je suis restée aussi longtemps, c’est si agréable de rentrer tard dans la nuit et d’être sereine. Dans un autre ordre de sérénité, je me rappelle d’une anecdote où j’avais oublié mon sac accroché à un bixi, 2 heures après quand je m’en suis aperçue, le sac était toujours là.
Au niveau de la santé, la carte soleil, l’équivalent de la sécu couvre bien mais pour tous les soins complémentaires, il faut avoir une assurance privée que le travail nous propose habituellement. En revanche, avoir un médecin de famille est assez complexe, beaucoup de québécois n’en ont d’ailleurs pas. Il faut en général souvent aller aux urgences ou dans des petites cliniques si on a besoin de voir un docteur et le temps d’attente peut être très long. Par contre, je trouve le Québec beaucoup plus avancé pour tout ce qui touche à la santé mentale. Il y a beaucoup de respect et d’empathie face à ces questions là.
Nous sommes rentrés en partie à cause du long hiver, mon conjoint qui vient d’Italie du sud avait de plus en plus de mal avec le froid. La nourriture italienne, le goût des fruits, des légumes lui manquait beaucoup trop. Je pense que pour pouvoir rester au Québec, il faut aimer les activités hivernales, l’hiver est long et rigoureux alors si on aime le ski, le patin, les raquettes … on appréciera beaucoup plus cette saison !
Des coups de coeur ? que peux-tu nous dire de plus sur ce beau pays ?
Le Canada fait désormais partie de moi. C’est le pays qui m’a vu m’épanouir, grandir en tant qu’adulte, qui m’a donné ma chance et où j’ai rencontré des personnes avec qui j’ai lié des liens très forts. D’ailleurs demander la nationalité canadienne était essentiel pour moi avant de partir pour l’Italie.
Mon coup de cœur que j’ai découvert un peu tardivement est l’association Kina8at. Elle œuvre pour permettre la reconnexion culturelle chez les Premières Nations et favoriser le partage des cultures autochtones avec tous. Ils organisent des séjours de ressourcement, des événements et des ateliers autour de la culture des premières nations. Leur générosité est incroyable et on en revient vite transformé. Ils viennent également en France deux fois par an.
Voici ma liste des 5 endroits incontournables à découvrir si on vient vivre ou voyager au Québec :
- Montréal, bien-sûr pour sa fraîcheur cosmopolite, joyeuse et positive, ses quartiers hétéroclites, le Parc du Mont-Royal, une bulle de nature en ville, ses murales et tellement d’autres choses …
- J’adore la région du Charlevoix, à 5 heures de Montréal. Pour ses paysages bucoliques, ses parcs naturels à couper le souffle, ses producteurs locaux. J’ai d’ailleurs goûté le meilleur pain du Québec et l’une des meilleures glaces au lait de brebis au restaurant “Les Faux Bergers”, il est très connu dans la région et il est situé sur un lieux exceptionnel. Attention, il faut réserver longtemps à l’avance !
- Il ne faut pas hésiter à y aller aussi en hiver pour voir des paysages féeriques dignes d’un conte de fée et admirer la puissance du Saint-Laurent gelé avec les bruits de glace qui craquent et qui bougent, une vraie méditation en soi.
- Si on continue un peu sur la route vers le nord, on arrive au fameux village de Tadoussac célèbre pour son observation des baleines et des bélugas. Pour un peu plus d’authenticité et moins de monde je conseille de dormir aux Bergeronnes, non loin de Tadoussac. Il y a un endroit magique pour dormir face au St Laurent et s’éveiller en regardant les baleines. Cet endroit se nomme “Mer et monde écotours”, ils proposent aussi des balades en kayak respectueuses et écologiques pour observer les baleines.
- Les cantons de l’est, la région où j’ai vécu la dernière année. C’est une région qui est moins connue des touristes étrangers mais beaucoup de québécois y possèdent un chalet car elle est très accessible depuis Montréal. Elle est située le long de la frontière américaine. On y retrouve d’ailleurs cette ambiance très Nouvelle-Angleterre avec ses petits villages charmants, ses collines verdoyantes. L’automne y est sublime avec toute la palette des couleurs orangées. Il y a plusieurs parcs pour faire de superbes randonnées et du ski en hiver (Mont Orford, Mont Shefford, Mont-Sutton…). Je vous recommande d’ailleurs “Les Côteaux Missisquois”. Tenus par un couple d’amis. C’est un domaine qui s’étend sur plusieurs hectares dans un écrin de verdure où l’on peut y croiser toutes sortes d’animaux. Stéphane a suivi son rêve de gosse et a lui-même construit de magnifiques petits chalets écologiques tout en bois.
- À l’ouest du Canada, j’ai eu un coup de cœur pour l’île de Vancouver et j’aurais adoré y vivre. Les gens sont super sympas, la nature est omniprésente avec l’océan à perte de vue. Si on a de la chance, on peut y voir des orques nager.
Sinon, je rêve de découvrir les îles de la Madeleine, tous mes amis qui y sont allés et en sont revenus enchantés, époustouflés … Bref, ils en sont tombés amoureux. Ce n’est pas à côté, il faut compter 19h de route environ depuis Montréal. Les paysages magnifiques de contrastes entre l’infini de la mer et les falaises de sable rouge qui bordent les îles me font rêver. J’espère que je continuerai à découvrir tous les trésors du Québec et du Canada, il y a tellement d’endroits auxquels je ne suis pas allée ou que j’aimerai connaître un peu plus comme la Gaspésie, la Mauricie ou encore l’Abitibie.
Pour des idées de sortie dans une ambiance très locale, j’aime beaucoup le Rouge Gorge sur l’Avenue Mont-Royal. On y vient après le travail pour prendre un bon verre de vin, leur sélection de vin est hyper pointue et l’ambiance est toujours chouette. Si on veut prolonger la soirée, on descend dans leur speakeasy au décor feutré et on y déguste des cocktails élaborés par des mixologues. J’adore aussi le Boswell Brasserie artisanale pour manger un bout et boire un verre. La bouffe y est excellente, pas trop chère et ils brassent leurs propres bières sur place. Dernière suggestion, le bar Cicchetti, dans le Mile-Ex, un endroit convivial pour se réunir entre amis et goûter à des petits tapas inspirés de Venise.
En tant que français, on est très chauvin sur la nourriture mais il ne faut pas sous-estimer le talent et la créativité des chefs québécois. J’ai adoré le restaurant Manitoba qui offre une cuisine qui s’inspire de la faune et la flore sauvage québécoise et des traditions culinaires autochtones. J’ai vraiment découvert de nouvelles saveurs. Pour les plats typiques du Québec, Il faut bien évidemment goûter la poutine (les frites trempées dans la sauce brune), la tourtière du Saguenay, un plat que l’on mange pour noël et ne pas hésiter à goûter les fromages québécois qui sont excellents comme Le Louis D’or qui a gagné plusieurs prix.
As-tu eu l’occasion de voyager depuis le Canada ?
Les vols intérieurs pour le Canada sont en général beaucoup plus chers que les vols internationaux. C’est dommage mais ça donne l’occasion de découvrir les USA et l’Amérique Latine. Je suis beaucoup allée aux USA, j’en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Orléans, la Californie, Chicago … Je conseille aussi de découvrir la côte est, j’ai adoré la Nouvelle-Angleterre qui regroupe l’État du Vermont, du Maine et du Massachusset.
J’ai également découvert la Martinique et la Guadeloupe, avec un coup de cœur un peu plus prononcé pour la Guadeloupe. Merci à Ti’Piment pour les superbes découvertes !!
Gros coup de cœur pour Cuba également avec ses plages de rêves, la Havane et son ambiance hors du temps. C’est seulement à 4h de vol et très accessible financièrement. L’hiver est tellement long que partir une semaine pendant l’hiver était mon carburant pour faire le plein de soleil pour finir l’hiver.
As-tu un site internet ou un compte Instagram pour suivre tes aventures ?
Je suis en train de tomber amoureuse de ma nouvelle région en Italie, la Romagna. Notre région est surtout connue pour ses plages et ses soirées mais l’arrière pays est tout à fait authentique. Le panorama oscille entre collines, champs d’oliviers, champs de vignes et petits villages historiques. Elle n’est pas envahie par le tourisme de masse et on touche à cette idée de la dolce vita italienne sur laquelle le temps n’a pas de prise. Elle regorge aussi de petits producteurs, de savoir-faire ancestraux, de culture et la bouffe est extraordinaire. La région est d’ailleurs surnommée “le ventre de l’Italie” !
J’adore partir à la découverte de ses trésors et j’espère bien les partager en ouvrant bientôt mon site web pour y faire découvrir cette région et des territoires de l’Italie moins connus. En attendant, j’écris des petits bouts de ma vie en Italie sur mon Instagram Emivalentin.
Le mot de la fin ! Encore merci pour ton témoignage passionnant, ca m’a rappelé notre voyage au Canada ! As-tu des conseils à donner à nos lecteurs ?!
Je dirais de ne pas essayer de partir avec des idées préconçues ou de voir le Canada comme l’Eldorado. La question n’est pas de s’interdir de rêver mais de faire une place aux champs des possibles et à l’inattendu.
Si vous partez avec un visa temporaire et si vous souhaitez rester au Canada, n’attendez pas trop longtemps pour pouvoir prolonger le visa. Renseignez-vous bien car les histoires de visa peuvent vite tourner au casse-tête et ça ne se fait pas à la dernière minute, surtout en ce moment où les délais peuvent être plus longs.
Ne pas hésiter à s’intéresser à la culture, à l’histoire, aux premiers peuples. En arrivant, n’essayez pas de comparer le Québec et la France.
Pour le Québec, on pense souvent à s’établir à Montréal mais si on aime la nature et les grands espaces, je dirai qu’il ne faut pas s’enlever la possibilité de vivre dans certaines régions qui sont très dynamiques avec de belles possibilités de travails intéressantes.
Comme je l’expliquais plus haut, les recruteurs québécois aiment voir que le candidat a une première expérience de travail, alors ne pas hésiter à faire du bénévolat ou commencer par un poste moins qualifié que son diplôme, les perspectives d’évolution sont plus rapides qu’en France.
Merci beaucoup Emilie ! On se redit à dans quelques mois pour apporter ton témoignage sur ta nouvelle vie en Italie si ca te dit !
Si t’es expat’ et que tu veux apporter ton témoignage, fais nous signe !
Et envoie nous un petit mail à : tipiment.contact@gmail.com . On serait ravie de partager ton expérience par ici.
A très bientôt sur le blog,
Marjo & Nico
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