Tout plaquer pour vivre sous les tropiques ? Oui c’est possible ! Retrouvez ici le témoignage de personnes qui ont sauté le pas et se sont installés en Guyane. Célibataire, couple ou famille, ils vous disent tout sur leur nouvelle vie au soleil.
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Découvrez à travers ces témoignages, le quotidien de ces français qui ont tout quitté pour vivre en Guyane. Joie ou désillusion, ils reviennent sur leur projet et leur nouvelle vie sous les tropiques.
Surtout qu’un tel départ implique forcément quelques préparatifs : entre la recherche d’un emploi, d’un logement et le déménagement, on peut vite déchanter ! Sans oublier l’installation et la vie bien après. L’éloignement avec la famille et les amis, l’intégration dans un nouvel environnement avec une histoire et une culture différente, la vie chère … Tous ces paramètres sont à prendre en compte avant toute décision. Et oui, être en Guyane pour les vacances ou pour y vivre, ce n’est pas du tout la même chose !
En tout cas, pour beaucoup d’entre eux si vous leur posez la question, ils vous répondront qu’ils n’échangeraient pour rien au monde leur vie en Guyane.
Témoignage d’Audrey en Guyane depuis 1 an
Le 23 janvier 2019
Bonjour, peux tu te présenter et nous dire pourquoi tu as choisi la Guyane ?
Bonjour Marjorie, je m’appelle Audrey et j’ai 31 ans. Je viens de Nîmes dans le sud de la France. Je suis arrivée en Guyane il y a presque 1 an en février 2018, pour démarrer une nouvelle vie. J’ai eu envie de quitter la métropole, car cela faisait des années que j’étais à Nîmes. J’avais envie de bouger, de voir autre chose et en plus je n’aime pas le froid.
J’étais également dans une période où mon travail ne me plaisait plus (8 ans en tant que commerciale, je voulais un métier plus humain, avec une réelle éthique). J’avais envie de tout plaquer ! J’ai choisi la Guyane après avoir fait un voyage là bas il y a 2 ans pour voir des amis qui se sont justement installés à Saint Laurent suite à une mutation professionnelle. J’ai eu un gros coup de cœur pour cette région : la nature, les gens, la culture, les paysages grandioses …
Es tu parti sur un coup de tête ou as tu préparé ton projet ?
Suite à ce voyage, j’ai pris le temps de réfléchir aux possibilité qui s’ouvraient à moi. Je suis revenue un an plus tard, toujours en vacances, pour voir si la Guyane me faisait toujours le même effet. Et ce fut une évidence ! Mêmes frissons à l’arrivée, même émerveillement, même tristesse au moment du départ. Dans ma tête, la décision était prise. Il ne restait qu’à concrétiser ce projet.
Pour ça, il me fallait trouver un travail dans un secteur d’activité qui n’était pas le mien. Je cherchais à me reconvertir professionnellement. Me voici donc sur le site de Pôle Emploi en favoris sur mon ordinateur, recevant chaque jour des offres d’emploi diverses et variées. La tâche n’était pas facile surtout en postulant si loin. Après de nombreux refus et de nombreuses demandes sans réponses, j’ai perdu confiance.
Finalement, c’est sur les réseaux sociaux que j’ai trouvé l’offre d’emploi que je cherchais : un poste dans l’éducation qui (un milieu associatif donc pas dans l’éducation nationale) qui réunie tout ce que je cherche humainement et professionnellement parlant. Après quelques mails et un entretien sur skype, en moins d’une semaine j’ai reçu une réponse positive de l’employeur ! J’étais folle de joie. Le lendemain même j’étais dans le bureau de mon directeur pour déposer ma démission. Ayant 2 mois de préavis à faire avant de partir, voilà le délai que j’avais devant moi pour préparer mon départ.
Comment s’est passé ton déménagement ?
J’avais 2 mois pour préparer mon départ : mettre en location ma maison, me débarrasser de mes affaires … J’ai vendu la plupart de mes meubles car je ne suis partie qu’avec 3 valises. Bye bye les meubles et les vêtements d’hiver (quelle satisfaction cette partie-là !!!). J’ai pris la décision de ne pas emmener mon chat avec moi, lui qui n’est ni vacciné ni pucé. Et oui, monsieur est un chat d’intérieur qui ne connait pas la rue. Il est donc parti chez mes parents qui prennent bien soin de lui. J’ai également stocké quelques affaires que je ne pouvais pas prendre mais que je ne voulais pas vendre chez ma famille en métropole comme mes papiers, mes albums photos, quelques vêtements d’hiver (pour d’éventuelles vacances de Noël en métropole)…
Comment s’est déroulée ton installation ? As tu trouvé facilement un logement ?
Deux mois plus tard à l’aéroport de Cayenne, je débarquais avec mes 3 valises sous le bras. Direction Régina, un tout petit village de l’est guyanais. Question logement, j’ai eu la chance d’avoir une maison en colocation mise à disposition par mon employeur. Heureusement car ce n’est pas évident de trouver un hébergement en dehors des « grandes villes », surtout que les loyers sont élevés. Personnellement, je ne ferais pas le choix d’un appartement en Guyane, le climat fait qu’ici on vit essentiellement dehors. Je trouve ça dommage d’être enfermé dans un appartement sans jardin.
Et ton travail ?
Je travaille donc depuis presque un an à Régina, dans un poste qui me passionne et dans lequel je m’enrichis chaque jour. C’était « quitte ou double » car c’était un métier que je ne connaissais pas du tout, que je n’avais jamais pratiqué, mais qui s’est révélé comme une évidence pour moi.
Pour les trajets, que peux tu nous dire là dessus ?
Dès mon arrivée, je me suis achetée une voiture d’occasion. Il y a beaucoup d’offres sur internet mais attention c’est beaucoup plus cher qu’en métropole. Il y a peu de routes en Guyane qui sont, selon les zones, en plus ou moins bon état. Il y a aussi des bouchons dans les grandes villes comme Cayenne ou Kourou pendant les heures de pointe.
Côté vie sociale, t’es tu intégrée facilement ?
J’ai trouvé les gens très accueillants à mon arrivée. Dans mon petit village de 500 habitants, je retrouve vraiment un esprit de convivialité, une politesse incroyable et une réelle gentillesse. Est-ce la même chose à Cayenne ? Je ne sais pas du tout. Toujours est-il qu’en un an en Guyane, je ne me suis jamais sentie rejetée. Je n’ai absolument pas eu de mauvaise expérience avec les gens.
Regrettes tu d’être partie en Guyane ?
Pas une seule fois je n’ai regretté mon choix. Si c’était à refaire, je n’hésiterai pas une seule seconde ! Je pense que la Guyane, soit on l’adore soit on la déteste. La vie y est certes très chère : on prend vite peur les premières fois où l’on fait les courses. Mais finalement on s’adapte, on mange local, on fait les marchés et on dit bien évidemment au revoir à certains produits.
Mais quel régal de manger des fruits exotiques toute l’année, de trouver du poisson frais à des prix vraiment attractifs et de laisser ses orteils à l’air libre toute l’année !! Question insécurité, il faut vraiment éteindre vos postes de télévision, arrêter de regarder certaines émissions qui dépeignent la Guyane comme une région extrêmement violente et être conscient que c’est comme partout. Il y a certains quartiers, tout comme en métropole, où on évite de se balader la nuit tout simplement.
Quant aux moustiques, je ne trouve pas qu’il y en ait tant que ça. Pas plus du moins que dans certaines régions du sud de la France. Certains soirs, ils sont de sortie mais rien d’extraordinaire. Un peu d’anti-moustique et on est tranquille. Je ne prends aucun traitement contre le pal, et je ne connais aucune personne dans mon entourage qui en prend également.
Que peux tu nous dire sur la Guyane ?
« La Guyane, personne ne vous croira », un slogan tellement vrai !
Avant de poser les pieds ici, je n’aurais moi-même jamais pensé que c’était ainsi. La Guyane ce sont des paysages incroyables avec des nuances de vert exceptionnelles. Certains parlent de l’enfer vert, moi je dirais plutôt que c’est un paradis vert. Monter dans une pirogue et naviguer sur un des fleuves a été mon plus grand coup de cœur. J’en éprouve toujours le même plaisir encore aujourd’hui surtout si ça se fini avec une nuit en hamac dans un carbet en pleine forêt à écouter et à observer les animaux.
La faune est splendide : il ne faut pas s’arrêter aux mygales et aux serpents, loin de là. Je n’ai d’ailleurs fait que 2 petites rencontres avec des serpents en un an ! Et aucune mygale ! Après, il faut prendre conscience que pour croiser des des animaux, il faut vraiment les chercher. Ne vous attendez pas à voir une mygale dans votre maison ou un serpent au fond de votre lit sauf peut-être si vous habitez en pleine forêt. J’ai par contre rencontré des paresseux, toucans, aras, tatous …
Il y a aussi des endroits incontournables en Guyane comme les îles du Salut, un lieu paradisiaque malgré sa sombre histoire ou encore les marais de Kaw. Il y a aussi des moments magiques comme celui d’assister à un lancement de fusée ou avoir la chance de voir une tortue luth pondre sur la plage.
Et côté voyage ?
De la Guyane, il est très simple de voyager au Brésil et au Suriname à des prix très raisonnables voir pour vraiment pas cher si on ne choisit pas l’avion. Par contre pour les autres destinations, les prix sont carrément indécents ! Je pense que c’est vraiment le point négatif que j’ai pu voir depuis que je suis là. Je m’imaginais déjà parcourir toute l’Amérique du Sud, facilement et pour pas cher mais ce fut la douche froide.
La Guyane est très mal desservie et les billets ne serait-ce que pour rentrer en métropole sont exorbitants. Pour vous donner un exemple, pas moins de 1 000 euros l’été pour un aller-retour Cayenne / Paris. Et ça peut vite monter à 1 500 euros pour les vacances de Noël.
Le mot de la fin, que peux tu conseiller aux personnes qui envisagent de venir en Guyane ?
Malgré ce dernier détail négatif, ce que je peux dire aux gens ? « Foncez » ! Car la vie ici est beaucoup plus douce, moins stressante et surtout moins polluée par la société de consommation. Je rêve d’élever mes futurs enfants en Guyane, de leur apprendre la Vie avec un grand V, au contact de la nature, de la simplicité de la vie et des nombreuses cultures présentes ici.
Merci Audrey pour ton témoignage !